Les implants mammaires ne sont pas conçus pour durer toute une vie. Leur usure progressive peut justifier un remplacement même en l’absence de complications visibles. Qu’il s’agisse d’une opération à visée esthétique ou reconstructrice, quand envisager un changement ? Que recommande l’ANSM ? Voici les éléments clés à connaître.

Prothèse mammaire : quelle est la durée de vie moyenne ?

En général, la prothèse mammaire garde son intégrité entre 10 et 15 ans. Au-delà, le risque de complication augmente progressivement. Les fabricants conçoivent des implants testés selon des normes strictes, mais aucun implant ne peut être garanti à vie. Même si certaines patientes les gardent sans souci pendant plus de 15 ans, un suivi médical régulier reste indispensable.

Les implants mammaires sont soumis à un vieillissement naturel, lié aux mouvements, aux pressions exercées par les muscles et aux modifications du corps (amaigrissement, grossesse, allaitement). Ce vieillissement peut entraîner une rupture ou un repli de l’enveloppe externe, parfois sans symptôme. D’où l’intérêt de prévoir un suivi même en l’absence de gêne.

Selon les autorités sanitaires, les patientes doivent être informées dès la première consultation que le renouvellement de la prothèse mammaire externe sera éventuellement à prévoir à moyen ou long terme. Cette information est désormais encadrée légalement par les réglementations européennes et françaises de façon à renforcer la transparence autour des dispositifs implantables.

Quand faut-il envisager un changement de prothèse mammaire ?

La décision de remplacer un implant mammaire repose sur l’apparition de signes cliniques, sur les résultats des examens d’imagerie, ou sur un choix personnel de la patiente. Un implant peut rester en place tant qu’il est bien toléré et stable. Toutefois, certains symptômes doivent alerter : modification du galbe, sensation de durcissement, douleurs inhabituelles, ou encore asymétrie mammaire soudaine.

Un implant fissuré peut parfois être détecté lors d’un contrôle de routine, même en l’absence de symptôme. Dans ce cas, le remplacement est généralement conseillé pour éviter tout risque d’inflammation locale ou de migration du gel de silicone.

Il arrive également que le changement soit motivé par des raisons esthétiques : la patiente souhaite un volume différent ou un résultat plus naturel, notamment après une grossesse ou un amaigrissement important. Cette décision peut être anticipée avec son chirurgien au fil des consultations de suivi.

Par ailleurs, les femmes ayant bénéficié d’une reconstruction mammaire après cancer doivent faire l’objet d’une surveillance spécifique, en particulier si l’intervention initiale a été réalisée après radiothérapie. Le type d’implant utilisé, l’état des tissus cicatriciels et l’éventuelle association à un lambeau influencent la durée de vie attendue et le suivi postopératoire.

Que dit l’ANSM sur les implants mammaires ?

Le rapport de matériovigilance publié en 2022 par l’ANSM insiste sur le caractère limité dans le temps de tout implant mammaire. Les complications les plus fréquemment rapportées sont les ruptures, les coques périprothétiques et les infections. La plupart de ces effets apparaissent plusieurs années après la pose.

L’ANSM recommande une traçabilité rigoureuse et une information complète dès la première consultation. Chaque patiente doit recevoir une « carte d’implant », contenant les références du dispositif, la date d’implantation, les coordonnées du chirurgien, ainsi que des recommandations pour le suivi médical.

Tous les implants disponibles sur le marché français font l’objet d’une évaluation de conformité rigoureuse avant commercialisation, et sont soumis à des inspections régulières. Néanmoins, cela ne garantit pas leur pérennité à vie.

La surveillance ne se limite pas à l’examen clinique. Des examens d’imagerie (notamment l’IRM) sont indispensables pour détecter une rupture d’implant. Il est recommandé d’en pratiquer à intervalles réguliers, selon les recommandations du chirurgien, même en l’absence de symptômes.

Il est également conseillé d’effectuer un suivi annuel ou semestriel auprès du chirurgien qui a posé les implants, ou d’un praticien qualifié en chirurgie esthétique ou reconstructrice. Ces consultations permettent de vérifier l’état des prothèses, de discuter d’un éventuel changement et de répondre aux interrogations des patientes. ‍

Pour un avis expert ou un suivi régulier, il est possible de consulter le Dr Alfred Fitoussi, chirurgien esthétique à Paris.

Remplacement d’une prothèse mammaire : comment se déroule l’intervention ?

Le remplacement d’un implant mammaire est une intervention chirurgicale généralement plus simple que la première pose si aucune complication n’est survenue. Elle consiste à retirer l’ancienne prothèse, à vérifier l’état de la loge, puis à introduire un nouvel implant adapté aux besoins et souhaits de la patiente.

Le chirurgien peut profiter de cette intervention pour ajuster le volume, améliorer la symétrie ou raffermir les tissus mammaires. Il peut également proposer un lipofilling mammaire si la patiente souhaite un rendu plus naturel ou une correction subtile de certains défauts.

Toutefois, certaines situations nécessitent un geste plus complexe, notamment en cas de coque fibreuse, de rupture intracapsulaire ou d’antécédents de reconstruction mammaire.

Un changement de prothèse peut aussi être l’occasion d’opter pour un implant plus moderne pour bénéficier des dernières avancées technologiques en termes de texture, de cohésion du gel ou de forme. Ces innovations permettent de sécuriser davantage la pose et d’obtenir un résultat plus durable et harmonieux.

Le suivi postopératoire reste essentiel. Le patient est revu en consultation dans les semaines qui suivent, puis à intervalles réguliers pour s’assurer du bon positionnement de l’implant et de l’absence de complication.

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